« L’important, c’est d’être cité dans les médias, que l’on parle de nous. » m’a récemment dit un élu carougeois avec enthousiasme.
Travailler en commission sur les dossiers ? Ringard. Amener des propositions constructives ? Trop fastidieux. Penser à l’intérêt public ? Inutile.
Car pour avoir son nom, voire sa photo, dans le journal, rien de mieux que l’excès. Et il ne faut pas hésiter à en rajouter. Les médias adorent.
Et toujours se souvenir que ce n’est pas avec une proposition pragmatique, intelligente et réfléchie qu’on fait le buzz.
C’est ainsi que nos politiciens carougeois, rêvant d’être au Conseil administratif à la place du Conseil administratif, n’hésitent désormais plus à s’inspirer d’un célèbre magistrat genevois passé maître dans l'art du coup médiatique. Lui, il ne construit pas un immeuble, il crée la plus grande tour de Suisse. Il n’organise pas un festival de musique, il accueille les Rolling Stones. Et tant pis si rien ne verra jamais le jour, l'annonce aura eu son effet et c'est ce qui compte.
A Carouge, on réclame à grands cris la démission du Conseil administratif, on évoque une conspiration parce qu’un élu est retenu au Grand Conseil, on annonce une faillite de la commune en demandant une mise sous tutelle des autorités, on n’hésite pas à comparer le journal communal à la Pravda pour deux commentaires déplacés lus dans le dernier numéro. Et tant pis si cette évocation heurte la sensibilité des proches des millions de victimes de la dictature soviétique.
La palme de l’excès doit toutefois être attribuée à la gazette du PLR « le Carougeois » qui, pour exprimer sa réprobation sur le travail des gardes frontières, n’a pas hésité à faire le parallèle avec les méthodes utilisées par les SS.
Tout en finesse, respect et modération…